KALEIDOSCOPE

Billet d'humeur : mardi 9 novembre

Diversité des sons : le père Bernard qui chantonne, les véhicules qui soulèvent la poussière, les klaxons qui remplacent le code de la route, les oiseaux par milliers à l'aube, les batraciens gros et petits, la famille Ratatouille dans le plafond qui nous tire du lit très tôt, le chien du centre parfois et bien sûr les enfants jouant au "rugby camerounais", l'éducateur qui rappelle à un élève en route de se dépêcher...

Diversité des odeurs : les bananes plantains dans la poêle, l'herbe mouillée, les gaz d'échappement qui passent sur la route au dessus du centre, de l'humidité partout omniprésente surtout dans les vêtements, de la peinture du chantier, de l'essence déposée sur le seuil de la cuisine pour faire fuir les fourmis.

Diversité des freins : plus d'eau, plus d'électricité, pas de masque pour protéger de l'odeur de la peinture...

Diversité des histoires des enfants : enfants en situation de rue, de rue, dans la rue : ce sont des "enfants de la famille", des enfants perdus lors de l'exode depuis les zones de conflit, des enfants délaissés dans des conflits familiaux ou conjugaux, des enfants dont les parents travaillent presque 24h/24h pour pouvoir manger ou des enfants sorciers.

Diversité des besoins : un livre de maths, des piles pour la calculette, des machines à coudre, des coupons, du tissu pour l'atelier couture de Nyalla, et tant d'autres.

Diversité des chouettitudes : les lucioles dans l'obscurité, nos étudiants à fond la caisse, les collègues camerounais qu'on écouterait toute la nuit, ce projet qui fait avancer dans la professionnalisation, le groupe avec ses aléas, et nous tous ici.